Depuis juillet 2003 et l’avènement de Roman Abramovitch à la tête du Chelsea Football Club, aucun joueur issu du centre de formation ne s’est imposé durablement en équipe première. À vrai dire, depuis près d’une vingtaine d’années, seul un joueur a réussi cet accomplissement et ce n’est autre que le capitaine emblématique des Blues, John Terry.

La stature internationale du club réclamant à l’équipe première des résultats immédiats, l’instabilité managériale ne permettant à aucun entraîneur d’avoir un projet sur le long-terme s’appuyant sur les jeunes, et de très mauvaises stratégies de formation employées ont été les principales causes de cette anomalie.

Malgré tout, cette académie connait depuis quelques années un véritable regain de qualité. Les résultats des équipes de jeunes en sont une preuve parfaite : sur les 8 dernières années, les U18 se sont hissés 6 fois en finale de FA Youth Cup (équivalent de la Coupe Gambardella) et l’ont remporté à 4 reprises (2010, 2012, 2014 et 2015). Les U19 ont, quant à eux, parvenus jusqu’en finale de la NextGen Series (supplanté depuis par l’UEFA Youth League, équivalent de la Ligue des Champions pour les jeunes) en 2013, avant de remporter cette compétition il y a quelques semaines. Enfin, la saison passée, les U21 ont remporté la Barclays U21 Premier League, à l’issue d’une très belle saison sous la houlette de Dermot Drummy.

Tous ces succès ne sont bien évidemment pas le fruit du hasard, mais la résultante d’un énorme travail basé, entre autres, sur une remise en question du précédant système et un changement d’hommes à la tête de celui-ci.

Début d’une politique de formation illogique…

Afin d’expliquer la réussite actuelle du centre de formation de Chelsea, il est nécessaire de faire un bond dans le passé et d’analyser qu’elles en sont les racines. Retour en 2005, le milliardaire Roman Abramovitch a mis la main sur Chelsea depuis deux années maintenant. Alors que des clubs comme Arsenal, Manchester United ou West-Ham parviennent à faire émerger des jeunes issus de leur centre de formation, l’académie de Chelsea, elle, est complètement à la ramasse.

Dès son arrivée, l’une des priorités de l’oligarque Russe va être de construire un nouveau centre d’entrainement et de formation digne de ce nom afin de pouvoir rivaliser avec les autres géants Européens. Comme l’attestent la « Masia » au FC Barcelone ou « De Toekomst » à l’Ajax, avoir de bonnes infrastructures est un élément déterminant dans le développement des jeunes. Ainsi, démarre en 2005 la construction d’un nouveau complexe sportif localisé à Cobham pour se terminer en 2008.

Suite à l’officialisation de la construction de cette nouvelle structure, Peter Kenyon, chef exécutif de Chelsea, a d’ailleurs déclaré présomptueusement que « le centre de formation fournirait un joueur par saison à l’équipe première ».  10 ans plus tard, et aux vues du bilan famélique, cette déclaration donne le sourire.

1  HARLINGTONCOBHAM

Un monde d’écart sépare l’ancien centre d’entrainement, Harlington (à gauche) et le nouveau, Cobham (à droite).

La construction de ce nouvel édifice va servir de base pour une nouvelle stratégie. Cette dernière, initiée par l’ex-directeur de la jeunesse et du développement de 2005 à 2011, Frank Arnesen, avec l’appui de Piet de Visser, main droite de Roman Abramovitch et scout en chef de l’époque, va consister à enrôler de très joueurs originaires de toute l’Europe afin de les intégrer aux équipes de jeunes.

En 2007, Piet De Visser avait d’ailleurs expliqué les raisons de cette stratégie dans le magazine batave Voetbal International« Monsieur Abramovitch a été plusieurs fois au Pays-Bas où il est tombé totalement amoureux du centre de formation du PSV Eindhoven. C’est pourquoi il est en train de construire une très grande académie de jeunes. Il en a marre d’ouvrir son portefeuille et dépenser des millions dans de nouveaux joueurs. Il arrive un stade où il commence à penser qu’il est inutile de dépenser autant, surtout lorsque c’est sur des joueurs que Chelsea pourrait former au sein de son propre système ou de sa propre académie […] C’est pour cette raison qu’il m’a demandé de lui dénicher des jeunes joueurs à grand potentiel afin qu’ils incorporent le groupe professionnel de Chelsea d’ici quelques années. »

Le but n’était donc pas de miser sur des jeunes Anglais mais des joueurs étrangers. De ce fait, en l’espace de quelques années à peine, l’Académie de Chelsea se vit abreuvée d’innombrables jeunes joueurs originaires du monde entier : de Fabio Borini (Italie), à Gokan Töre (Turquie), en passant par Jeffrey Bruma (Pays-Bas), Slobodan Rajkovic (Serbie), Franco Di Santo (Argentine) ou encore Miroslav Stoch (Slovaquie) pour ne citer qu’eux…

« Ce n’est pas juste une question de mettre de l’argent des jeunes, c’est avoir le meilleur programme de développement des jeunes dans le monde. Nous essayons et faisons en sorte d’avoir un recrutement de haute qualité pour avoir les meilleurs joueurs dans notre Académie afin qu’ils puissent se développer et intégrer l’équipe première. » Piet de Visser

Au final, cette stratégie à double tranchant a connu un résultat très mitigé. Même si celle-ci permit à l’Académie de retrouver l’élite (avec notamment cette victoire en FA Youth Cup en 2010, première depuis 1961) ce fut une véritable débâcle, tant au niveau économique que médiatique.

En effet, en plus d’avoir dépensé des millions sur des jeunes qui porteront finalement jamais le maillot Blues en professionnel, cela a provoqué à plusieurs reprises des scandales dont Chelsea se serait bien passé. En France, tout le monde a bien évidemment en mémoire « l’affaire Gaël Kakuta » : recruté en 2007 – ou volé, selon certains – à l’age de 16 ans par Chelsea, le cas de Gaël Kakuta a fait couler beaucoup d’encres. Au point même que la FIFA interdise Chelsea de recrutement, à l’image de ce que vit actuellement le FC Barcelone, avant que le Tribunal Arbitral du Sport intervienne et qu’un arrangement à hauteur de 3 millions d’euros avec le RC Lens, le club formateur du joueur, ne soit trouvé.

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Gaël Kakuta sous le maillot du RC Lens, photo collector.

… Couplée à une mauvaise gestion des jeunes

La « politique » de formation mise en place par Chelsea ne va pas être sa seule erreur. Au début de la saison 2010-2011, l’équipe dirigeante du club Londonien va surfer sur la vague de la victoire en FA Youth Cup quelques mois plus tôt et prendre l’initiative de faire monter plusieurs jeunes en équipe première. Le point d’orge de cela est intervenu le 28 Novembre 2010, à l’occasion d’un match de poules en Ligue des Champions face à Zilina (victoire poussive 2-1 de Blues déjà qualifiés). Ce soir là, Carlo Ancelotti, coach de l’époque, a sélectionné 7 jeunes issus de l’académie et en a fait jouer 5. Symbole de ce qui aurait dû être un véritable honneur et une consécration pour l’Académie, ce match va par la suite s’avérer être un vrai boulet.

Lors des semaines et mois ayant suivi cette rencontre, les médias en ont comme souvent fait beaucoup trop autour de ces jeunes – Gaël Kakuta avait même hérité du surnom ridicule de ‘Black Zidane’. Bien sûr, les entourages respectifs s’en sont également mêlés. Et hélas, les erreurs ne se sont pas arrêtées là. Avec l’aide de Chelsea, qui a commis l’erreur de leur offrir des salaires indécent (à 18 ans Josh McEachran touchait prêt de 140.000€/mois), ces jeunes joueurs ont eu la très mauvaise idée de prendre la grosse tête et par conséquent, se sont quasiment tous cramés les ailes.

Le bilan est effrayant : Parmi les 7 jeunes présents lors de ce match face à Zilina (Jeffrey Bruma, Patrick van Aanholt, Gaël Kakuta, Josh McEachran, Jacob Mellis, Jacopo Sala, Billy Clifford), représentant tous le gratin de l’Académie de Chelsea à l’époque, seul Jeffrey Bruma est aujourd’hui international et joue régulièrement la Coupe d’Europe.

Onderwerp/Subject: PSV - PSV - Eredivisie Reklame:  Club/Team/Country:  Seizoen/Season: 2014/2015 FOTO/PHOTO: Jeffrey BRUMA ( Jeffrey Kevin VAN HOMOET BRUMA ) of PSV celebrating Dutch Championship during ceremony with the Trophy. (Photo by PICS UNITED) Trefwoorden/Keywords:  #02 #09 #24 $38 ±1429451986400 Photo- & Copyrights © PICS UNITED  P.O. Box 7164 - 5605 BE  EINDHOVEN (THE NETHERLANDS)  Phone +31 (0)40 296 28 00  Fax +31 (0) 40 248 47 43  http://www.pics-united.com  e-mail : sales@pics-united.com (If you would like to raise any issues regarding any aspects of products / service of PICS UNITED) or  e-mail : sales@pics-united.com    ATTENTIE:  Publicatie ook bij aanbieding door derden is slechts toegestaan na verkregen toestemming van Pics United.  VOLLEDIGE NAAMSVERMELDING IS VERPLICHT! (© PICS UNITED/Naam Fotograaf, zie veld 4 van de bestandsinfo 'credits')  ATTENTION:   © Pics United. Reproduction/publication of this photo by any parties is only permitted after authorisation is sought and obtained from  PICS UNITED- THE NETHERLANDS

Champion d’Eredivisie, Jeffrey Bruma est le seul survivant de cette génération.

La responsabilité des jeunes et leur entourage est à mettre en évidence, mais Chelsea est bien évidemment aussi coupable de ces « carrières gâchées ». Les Blues vont incroyablement mal gérer leur jeunes, et le prêt va d’ailleurs devenir un syndrome de ce dysfonctionnement : sur la période 2008-2011, 61 prêts différents seront réalisés.

Josh McEachran, encore lui, cristallise parfaitement tous ces problèmes : arrivé à 8 ans au club, McEachran traverse les catégories d’age à vitesse grand V. Professionnel et lancé en Ligue des Champions à 17 ans seulement, il est annoncé comme ‘le prochain Lampard’. En Juillet 2011, peu après avoir prolongé et considérablement augmenté son contrat à Chelsea, la jeune pépite Anglaise demande à rejoindre Wigan en prêt. Alors dirigés par Roberto Martinez, entraîneur qui a notamment permis l’éclosion de Victor Moses, les Latics sont célèbres pour pratiquer un beau jeu et bien prendre soin de jeunes. Malgré tout, cette demande se voit refusée par Chelsea sous prétexte que le club compte sur lui. Ancelotti déclarait alors : « Nous n’enverrons pas Josh McEachran en prêt. Il restera et jouera ici. Si nous en avons besoin, je pense que nous pourrons compter sur lui […] Il a l’habilité de changer le jeu, il peut faire la différence. »

Résultat ? Josh McEachran n’a disputé que 567 minutes (soit même pas 7 matchs) les mois qui ont suivi. Convaincu qu’un prêt pourrait finalement lui faire du bien, Chelsea décidera durant le mercato hivernal de prêter le joueur à Swansea, où il ne jouera que 217 minutes (moins de 3 matchs). Depuis lors, Josh McEachran enchaîne les prêts infructueux (5 différents en 3 saisons), et son énorme potentiel n’a malheureusement pu être exploité…

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McEachran (à gauche), en compagnie de ses deux idoles. Tout un symbole.

2011, l’année charnière

L’année 2011 a été cruciale pour Chelsea à plusieurs niveau. Tout d’abord, avec l’instauration de l’Elite Player Performance Plan qui donna un nouvel élan à la formation du club. Derrière ce nom barbare se cachait la volonté de la Fédération Anglaise de Football de mettre en place un programme visant à augmenter la quantité et la qualité des « Homegrown player » (= jeunes joueurs formés localement). Fruit d’une consultation entre tous les clubs de Premier League, ce plan va pousser Chelsea à revoir et améliorer les méthodes son Académie.

Avant l’arrivée de L’EPPP, des réglementations et limitations contraignantes empêchaient les jeunes joueurs de pleinement se développer en Angleterre. A l’inverse de la France, où des classes de sport-études existent depuis bien longtemps, l’école et le football ne faisaient pas bon ménage de l’autre coté de la Manche. Un exemple criant : à cause des obligations scolaires, les joueurs en centre de formation ne s’entraînaient que 1h30/jour et seulement quelques jours dans le semaine. Grâce l’arrivée de l’EPPP, le nombre d’heures d’entrainement pour les jeunes en centre de formation est passé de 6 à environ 20 heures par semaine !

Le départ de Frank Arsenen pour Hambourg couplé à la promotion de Neil Bath au poste de Responsable du développement de la jeunesse se sont également révélés être très importants. Présent au club depuis 2002, Neil Bath a dû gravir les échelons avant de devenir LE boss de l’Académie. Toujours dans la continuité de l’EPPP, le changement majeur opéré par Neil Bath a été de se recentrer sur l’Angleterre et le bassin Londonien. A l’image d’un club comme le Paris Saint-Germain, Chelsea a la chance de bénéficier d’un énorme bassin de population mais ne l’exploitait que très peu par le passé. Longtemps devancé par ses autres concurrents Londoniens tels Arsenal, Fulham, mais surtout West Ham, les Champions d’Europe 2012 ont décidé de prendre les devants et de se pencher plus sérieusement sur le cas.

Logique et efficace, cette refonte est visible aujourd’hui et porte ses fruits : Lors de la finale de FA Youth Cup en 2010, Chelsea ne comptait que 7 joueurs de nationalité Anglaise dans son groupe de 16 joueurs. En comparaison, Chelsea en comptait 14 lors la finale de FA Youth Cup ayant eu lieu le mois dernier, soit le double. De plus, Lors d’une récente victoire 5-3 des U21 Blues face à Southampton (un des meilleurs centre de formation du pays), les 11 titulaires étaient Anglais et 10 d’entre eux avaient déjà porté les couleurs de l’Angleterre chez les jeunes. 10 avaient également été recruté localement. Pour couronner le tout, Neil Bath a aussi fait en sorte qu’au minimum 33% du staff technique ait un passé avec Chelsea, ce qui permet aux jeunes de garder en tête l’identité du club.

Victoire 5-3 d’une équipe de Chelsea composée à 100% d’Anglais.

Longtemps étiqueté -à raison- comme le club le moins Anglais du Royaume, Chelsea est devenu un des fournisseurs principaux des Young Three Lions : sur les 5 dernières années, Chelsea a été le club plus représenté parmi les équipes de jeunes Anglaises des U15 jusqu’au U21. Dominic Solanke et Isaiah Brown, deux pépites du centre de formation, ont d’ailleurs été déterminants dans la conquête de l’Euro U17 par l’Angleterre l’été dernier.

Nous sommes donc bien loin de la déclaration déconcertante de Frank Arnesen datant de 2010 : « Je n’aime pas dire que je préfère un joueur Anglais à un étranger, un talent est un talent. Sans être grossier, je n’ai rien à voir avec la sélection Anglaise […] Je suis ici pour les fans de Chelsea, pas pour l’Angleterre. Même si je pense qu’il est important pour la culture du club qu’il y aient des joueurs anglais. »

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Lewis Baker, la nouvelle pépite des Three Lions et de Chelsea

Le retour de Mourinho, une bonne chose pour l’Académie ?

À l’inverse de ses compères de Premier League tels Louis Van Gaal ou Arsène Wenger, José Mourinho n’a pas la réputation d’être un entraîneur lançant beaucoup de jeunes joueurs au plus haut-niveau. Ses équipes étant toujours bâties dans le but d’atteindre le succès à court terme, les jeunes manquent souvent d’opportunité. Certes, des contre-exemples comme Alvaro Morata, Davide Santon ou Carlos Alberto existent, mais ce n’est pas vraiment dans ses habitudes. C’est pourquoi beaucoup de personnes craignaient que son retour à Chelsea 2013 soit un très mauvais signe pour une Académie en pleine réussite.

Cependant, dès Juin 2013 et le début de son second mandat, Mourinho et Ron Gourlay (chef exécutif du club) ont tenu a rassuré tout le monde. « Pour maintenir Chelsea parmi l’élite, nous avons toujours su que nous devons produire nos propres talents. Nous commençons à constater les bénéfices de notre académie, qui nous aidera à atteindre nos objectifs à long terme pour le Fair-Play Financier » disait alors Ron Gourlay, avant que Mourinho renchérisse : « Nous n’avons aucun doute quant à ce que nous voulons faire et l’approche que nous voulons avoir […] La partie la plus importante de mon travail à l’heure actuelle est l’amélioration des jeunes ici. Ils ont un grand potentiel, et je pense avoir les conditions pour aider à les améliorer! »

Depuis l’été 2013 et le retour du ‘Happy One’, 6 joueurs du centre de formation ont connu leur première apparition à Chelsea : Andreas Christensen, Lewis Baker, John Swift, Dominic Solanke, Ruben Loftus-Cheek, et plus récemment, Isaiah Brown . La majorité d’entre eux, en plus de Nathan Aké ou autre Jamal Blackman sont aujourd’hui des éléments faisant partie intégrante du groupe professionnel.

7 EQUIPE 1

Dominic Solanke (41 buts cette saison) effectuant ses débuts sous le maillot Blues face à Maribor.

Issu d’un « engagement moral entre les clubs et le pays », Mourinho s’est d’ailleurs récemment assigné une mission avec les jeunes, qu’il révélait au Daily Mail en Juillet 2014 : « Ma conscience me dit que si, par exemple, Isaiah Brown, Lewis Baker et Dominic Solanke [NDLR : 3 jeunes Anglais de l’Académie] ne sont pas internationaux dans quelques années, je devrai me le reprocher. Ils font partie d’un processus que le club a commencé sans moi. Actuellement nous avons des joueurs qui deviendront des joueurs de Chelsea. Et quand ils le deviendront, ils se transformeront en internationaux Anglais presque à coup sûr. »

Toujours est-il que malgré ces belles déclarations et beaux discours, les faits n’ont pas toujours suivis, loin de là. Un épisode que certains fans de Chelsea n’ont toujours pas digéré vient noircir le tableau : le 9 décembre dernier, à la veille du dernier match de poules de Ligue des Champions face au Sporting Portugal, l’entraîneur portugais arriva en conférence de presse accompagné de Ruben Loftus-Cheek (18 ans) à la grande surprise de tous. Au club depuis l’âge de ses 8 ans et considéré comme un des joyaux du centre de formation de Chelsea, ‘RLC’ n’avait jamais porté les couleurs du club en professionnel et sa présence en surprit plus d’un. Ce geste, que l’on pourrait assimiler à une sorte de coup de communication, n’eut pour but que de parader et vanter le centre de formation.

Là-encore, Mourinho utilisa ses beaux discours habituels sur le centre de formation : « Vous vous devez de prouver que l’Académie fonctionne et que ça en vaut la peine. C’est uniquement possible si le coach de l’équipe première reste longtemps, ce qui n’est pas arrivé dans ce club depuis 10 ans. Dorénavant j’essaye de former les jeunes à ma vision des choses ».  Avant de continuer : « Basé sur la stabilité que nous avons en ce moment, la relation entre l’équipe première et l’académie est en train de changer. Les gens au club doivent sentir qu’ils travaillent, c‘est pourquoi demain ce ne sera pas le jour de Ruben mais le jour du centre de formation! »

Au final, cet ‘Academy Day’ (oui, ça sonne mieux en Anglais) s’est avéré être une IMMENSE mascarade. Alors que Chelsea avait bouclé le match en menant 2-0 depuis quart d’heure de jeu, Ruben Loftus-Cheek n’apparut qu’à la… 83è minute, et ne disputa que 10 minutes. 10 petites minutes d’un match sans intérêt, voici donc à quoi s’est résumé un soir censé récompenser le travail d’une Académie au sommet… Heureusement, cette frustration a pu être oubliée depuis. Même si le temps de jeu des jeunes n’a pas énormément évolué (l’élimination prématurée en FA Cup y a forcément eu un impact), le fait que le club ait remporté la Premier League assez tôt permit de voir quelques jeunes en fin de saison. Loftus-Cheek, ainsi que Nathan Aké et Izzy Brown ont pu goûter aux joies de l’équipe première. Même si elles restent limitées pour le moment, ces apparitions montrent vers quoi le club et José Mourinho veulent se diriger à l’avenir.

Cuisses affûtées, Ruben Loftus-Cheek est prêt à marcher sur la Premier League. 

Parti de presque rien, le centre de formation de Chelsea aura donc fait l’exploit de devenir une référence continentale en l’espace d’une décennie. Ses méthodes et infrastructures font beaucoup d’envieux à travers le pays. Néanmoins, le seul moyen objectif de juger la qualité d’une académie reste d’observer le nombre de joueurs (si possible top-players) qu’elle a produit, et à ce petit-jeu Chelsea est encore loin du compte. Tout le monde au club, à commencer par un Roman Abramovitch plus impliqué que jamais dans la formation, prie pour que le successeur de John Terry soit déjà là. Et Mourinho le sait, il a entre les mains une fabuleuse génération ne demandant qu’à éclore au plus haut-niveau. Pour ce faire, il devra -entre autres- se contenir sur le mercato afin de ne pas bloquer un peu plus leur développement par l’arrivée de nouveaux joueurs. De nombreux tests se présenteront dès cet été, à commencer par un nommé Paul Pogba. Ce n’est un secret pour personne, les Blues lorgnent sur l’ex-Mancunien, et même si leur effectif gagnerait indéniablement en niveau avec son arrivée, le prendre marquerait une rupture avec le centre de formation et ce prétendu changement de politique…

ibrahima

3 réflexions sur “Chelsea, une révolution nommée Cobham

  1. Tres bon article sur la formation a chelsea. Fan de ce club je suis tres heureux de cet article dz qualite. Et oui Jose Mourinho doit lancer nos jeunes on ne veut pas de Paul Pogba on Loftus-Cheek il est tres bon cest le prochain Lampard. Merci beaucoup pour l’article.

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  2. L’auteur de cet article a vraiment un oeil voyeur. Si Chelsea se donne la peine de vraiment donner la chance à ces jeunes pleins de talents même s’ils ne peuvent pas devenir un CR7 ou un Messi je suis sûr que Chelsea allait être l’un des clubs les plus talentueux. Avec un Dominic Solanke on peut se passer d’un Ronaldo de Lima, Tammy Abraham on tient carrément un bien meilleur attaquant qu’un Didier Drogba à 24 ans

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  3. Etant Fan de ce club je trouve cette article est tres bon relatant les mauvais comme les bon aspect du centre de formation de Chelsea. Je pense que le centre deformation de Chelsea avait un gros potential pour sortir de nouveau joueur mais que celui ci a mal été exploité.

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